Recette de cuisine au petit VFour (3☆ au guide TT Dunlop)

Interlude (qui se rappelle le petit train?)

La bassine toute remuée par ces souvenirs de confitures de mûres, je nai pas résisté : il faisait beau, encore jour, alors j´ai réveillé NC30 et après l'avoir doucement chauffée, nous sommes allés, elle et moi, en grande tenue de cuir noir, faire chanter son merveilleux organe sur les routes du Périgord oû j'ai posé mes valises il y a 25 ans.

Et pour récompense inattendue, nous avons cheminé, côte à côte, quelques instants, avec un side conduit par un sexa dans mon genre, avec une sorte de pelisse en peau fauve comme sur la photo de 4 et demi, garni d´un p´tit bonhomme qui disparaîssait dans le panier, attelé à un CBX!!!
On a fait, pour les chevreuils et les belettes, une jolie symphonie à 10 cylindres. Et puis on s´est quittés au rond point, devant la station Total vide, sans se parler, à quoi bon? On s´en moquait, on venait, tous les2, tous les 3, de faire le plein des sens....

Un cœur de 125 SL, c´est parfait pour apprendre au marmiton à désosser : y´a pas d´os!

Et la facilité du décorticage, qui vous apprend l'anatomie à 4 temps de Beau de Rochas, vous ferait vite vous prendre pour un orfèvre de la dissection.

Enfin, pas d´os... mais 3 vis de six qui jouent les synonymes quand deux ne sont qu´homonymes de la troisième...
J´explique : vis et vice, ça s'entend pareil, mais ça ne s'écrit pas pareil, et ça ne sert ni ne serre de la même façon.

L´inverse du sel et du sucre en cuisine en somme : ça se confond à l´oeil, mais pas au goût. Et ça sert de blague à 2 balles entre apprentis cuistots.

Mais la blague à coup de tabac, je me la suis bel et bien garnie tout seul ce jour là...

Bon, pour ce qui est du désossage de la bête, je vous évite les détails. Et puis un marmiton, même invisible depuis la salle où les clients sont collés à la glu, ne doit jamais avouer avoir bossé les doigts dans le... nez. Il y a des délicats que cela éloignerait du restaurant.

Retirer le plateau d´allumage à vis platinées, avec ses 2 vis cruciformes qui feront aussitôt place à des hexacaves on n´en fait pas un fromage.

Dévisser le boulon de 6 à tête hexagonale qui retient l´avance centrifuge, repérer le PMH et déposer le tendeur de chaîne de distribution, puis retirer le carter d´allumage qui fait palier gauche de l´arbre à cames et donne accès à son pignon d´entraînement : quoi de plus aisé?

Dévisser les 2 petits boulons de 6 qui le fixent sur l´ACT pour déposer le pignon et retirer l´arbre sans avoir à dériver la chaîne - Juste penser à l'accrocher à un fil de fer pour ne pas aller à la pêche au fond du carter - c´est
de la tarte!

Et bien vite le marmiton peut la démouler.

Il découvre alors ce que fait au piston un cornet au lieu du filtre à air, plus un échappement presque libre qui sonne si bien qu'on exiiiste (voir plus haut), plus une bougie NGK B8ES et un gicleur d´origine, 100kms durant à l´aspi d´un 350 four :
une jolie petite cavité traversant la calotte du piston à l'aplomb de l'électrode de masse!
Pas d´autre dégât, mais pfuit... plus de pression dans la cocotte, et le marmiton repassera pour sa soupe à la citrouille, il est potimarron.!

Ça c'était la leçon n°1 de la souoe à l´embrouille.
Mais la soupe de pignon au piston, c´est pour quand?

Et bien, quand le marmiton aura commis sa première pièce montée, après avoir remplacé son petit piston par un tout neuf avec de jolis segments à rôder.

Il aura fait soigneusement tout l'inverse de précédemment, fier de savoir monter la pièce en n´oubliant pas d´enduire de matière grasse partout où il faut, lisant 2 fois la revue technique pour bien recaler la distribution avec les repères etc.

Pourtant, sans le savoir, il n´a pas réussi sa première pièce montée, mais sa première soupe.

Laquelle va mitonner silencieusement un mois ou 2 au coin du feu, avant que le petit pignon tout gracile de l´arbre à cames ne s'ouvre en 2 d´un boulon à l´autre, libérant enfin la soupape d´admission qui rêvait jusqu'à l'obsession d´embrasser à pleine bouche ce joli piston tout bien rôdé qui lui faisait chaque fois le coup du pas ce soir chérie, j´ai le vilo qui me colle aux fesses et m´écrase de boulot....

Le pignon avait vibré pour cette union, jusqu'à se sacrifier. Mais une soupape et un piston ça ne fait pas de beaux enfants.

Le marmiton n´avait pas vu que parmi les 3 boulons de 6 qu'il avait posés ensemble, la vis de l´avance centrifuge etait un poil plus longue que les 2 du pignon d'ACT. Donc il avait mis la vis trop longue sur le pugnon et un vice bien caché car ladite vis butait en fond d´alésage sans serrer...

Et voilà comment on fait sa première soupe de pignon au piston en s´étant vu chef pâtissier...

c'est en sciant que Léonard De vinci

.... Vous l'avez compris, SL est celle qui a déniaisé le marmiton. Sans lui faire de cadeau, si ce n´est d´elle-même, quand elle n´avait pas la culasse de travers ou mal au piston... à cause de mon manque de doigté.

Elle m´a appris aussi qu´on pouvait la démonter entièrement dans un parking avec un petit sac d´outils tenant sous la selle ; il suffisait d´avoir fabriqué dans un tube de 28 une clé à créneaux pour libérer la transmission primaire. Quelle rationalité cette mécanique japonaise!

J´ai ensuite compris à mes dépens qu´on ne devait en aucun cas briquer l´intérieur des carters pour finir d´enlever avec un chiffon bien propre les dépôts noirs laissés par l´huile détergente : l´alu brut de fonderie retient sans vous le dire mille petits fils invisibles, qui se collecteront bientôt dans le tamis en grillage de la taille de la phalange avant du gros orteil, qui "protège" la pompe à huile trochoïde, mais va la priver du précieux fluide....

CB 250 aura eu le temps de m´enseigner qu´il ne faut négliger ni la commande de gaz, ni celle du frein arrière, que l´on soit issu d´une famille vaudou ou pas.

Les 2 m´ont conduit à Quatreetdemie et de cela je les remercie. Même si ses leçons de cuisine allaient aussi s´avérer piquantes....

Excellent ! Continue!
Je me suis permis de faire un peu de traitement d'images avec mes faibles moyens:
https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2022/41/4/1665666228-20221020.jpg
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Bravo pour ce retraitement des photos de vieilles photos!!!
C´est beau la technique du XXIème siècle entre des mains avisées...

Merci mais je ne suis qu'un tout petit joueur à côté d'un pro comme mon photographe favori (pub gratuite bien méritée) Emmanuel Prigent à Brest, qui m'a sauvé des photos de mon père datant de la guerre.
St PIERRE PHOTO Brest https://g.co/kgs/3eJU6n
Il pourrait très certainement te rajeunir toutes tes photos les plus précieuses.

Un lien bien utile à tous les nombreux lecteurs de cette saga. Vite, la pub de bouche en oreille ;-))

Chapitre 8 : Quatrédemie

Cette fois, voici venue la sensation d´en avoir sous la poignée.
Notre voisin, mécanicien chez Citroën, qui se prend pour un pilote et nous chambre avec sa 400 KH 3 cylindres 2 temps Kawasaki, mais qui est meilleur en mécanique agricole au marteau qu´en réglage de carburation, et que nous surnommons un peu méchamment "la Pince", eu égard à ses talents modestes au guidon, en fera l´amère expérience dans une tentative à la Joe Bar Team, au moment où la BD se vit sur les routes et pas encore dans les kiosques.

Plus tard, convaincu par le 4Temps et muni de sa Honda 750 F1, la Pince prendra encore une leçon de départ arrêté et de passage à fond au premier virage... et ne demandera plus jamais son reste.

C´est qu´après avoir maigri d´une petite quarantaine de kilogs en lui retirant tout ce qui n'est pas indispensable (le démarreur électrique mahousse en premier), avoir créé de la garde au sol avec des commandes reculées et un 2 en 1, amélioré le CX avec des bracelets, la 450 se fait respecter au feu rouge, même par un XS1100 Yam, et, pour sûr, dans les virolos.

Le cadre en tube n´est pas si mauvais que cela, après amaigrissement, une fois installés des Ceriani ou des Koni. Et un bon 4 cames devant, cela vous arrête mieux qu'un simple disque de l´époque. En réalité, ce moteur est plutôt coupleux avec des montées en régime très convaincantes. Mais Il manque d´allonge en version stock, car le profil des arbres à cames est... étrangement original.
Adco testera d´ailleurs le retournement de l´arbre d´admission (mais si!) et y trouvera une sensible amélioration du remplissage. Etrange, oui.
Plus tard, il fera beaucoup, mais alors vraiment beaucoup mieux!

Car Adco, tout en conservant religieusement CB93, va assez rapidement suivre mon exemple en achetant à son tour une 450. C´est bien la seule fois en 62 ans qu'il m´aura imité, lorsqu´en bon petit frère, je n´ai cessé toute ma jeunesse de marcher sur ses brisées en matière de bricolages, puis de goût pour la moto.

Et dès lors, Quatrédemie va progresser grâce à l´audace d´Adco et à ses talents manuels indéniables.
De sorte que je lui emboiterai le pas après qu´il aura fini par créer un cadre original, en s´inspirant des réalisations d´Egli, tout en améliorant le concept de poutre porteuse...
Bien évidemment, vous verrez les photos et pourrez donner votre avis.

Pour l´heure, la première version de sa Quatrédemie est assez conventionnelle pour l´époque. Le cadre est d´origine. Le poly est un adaptable. Le pot minimaliste sa création. Et les 2 magnifiques roues ont été récupérées d´une Yam TR2 compétition client passée aux disques.

Adco fera quelques courses de côte avec elle et s´en trouvera fort bien.
Plus tard j´en ferai ma moto de circuit, en Afamac, après avoir compris que CBR900RR Fireblade, la sulfureuse révolutionnaire achetée neuve à sa sortie en 1992, pour remplacer 750GSXR volée le jour de sa livraison (j´ai alors compris que je ne devais pas être infidèle à Honda), finirait un jour par terre, si je continuais à user son gommard jusqu´au bord dans la parabolique de Carole, et à m´essayer au High side miraculeusement rattrapé sans tomber, dans le bac à graviers...

Ma Quatrédemie dans sa version Afamac 1993, après avoir récupéré une paire de roues de TR3, une fourche Marzocchi, et l´habillage de celle d'Adco, partie dans une autre dimension (à suivre). Cadre et moteur stock manquant d´allonge, mais avec lequel, dans un circuit de freinage comme Carole, j´avais commis à ma première participation le meilleur temps aux essais Afamac... avant de sombrer en course. Et cela fera peut-être l'objet d´un récit car il dort dans le tiroir à coïncidences, comme d´hab.

CHIMAY 1995.... quel souvenir! Les courses d´anciennes en Belgique sur routes fermées pour l´occasion... avec un virage à l´équerre en bout de ligne droite, face à une maison, quand au moment de prendre l´angle on sent l´épaule d´un autre pilote contre son épaule et qu´on se demande encore comment on a viré tous les 2 sans se vautrer.... on se croit au TT.
Ou Jéhonville, encore plus déroutant, à ras du public, sur une route étroite, entre les barbelés : l´impression de vitesse qui en résulte est formidable pour nos tromblons qui pointent à 200 et pour les spectateurs...

Très intéressant ! La 450 m'a fasciné dès sa sortie. J'allais souvent à Charade dans ma jeunesse et j'avais pu constater que les cb 450 "déposaient" les Bonneville et les Golden Flash au démarrage...
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Le moteur est le plus beau de chez Honda, bien avant mon préféré, celui de la VF-S.
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Chapitre 9: et l´injection pour Quatrédemie?

Pas cher payée ma Quatrédemie du 1er mars 1971.
Car pas récente, ni en très bonne condition moteur non plus, quand je l´ai achetée le 9 avril 1979, après un rapide deuil de CB250....

Et donc, dès les premiers mois de notre longue histoire qui ne s´est jamais terminée (car sa colonne de direction, frappée des numéros de ma carte grise, est bien celle qui retient toujours les tés de la Ceriani Grand Prix du cadre spécial Adco dont elle a été dotée en 1996 : j´y tenais!).... elle m´a joué la danse du vilebrequin...

Il m´a donc fallu, dès la fin du printemps 1979 la démonter dans la cave de l´appartement en coloc que j´occupais rue Gaston Monmousseau, avec vue sur le cimetière de Montreuil.
Ces voisins là appréciaient les pots de fleurs et n´étaient pas regardants sur les pots d´echappement. J'en garde un bon souvenir...

... à ce premier démontage, j´ai pu découvrir le rappel des soupapes par barres de torsion : un joliment sophistiqué et rare système, comme dans la Panhard 24 flat-twin à air paternelle ; ce qui démontre, vous me l´accorderez, que sorcellerie et prédestination mécaniques pas pépères refroidies par air vont de pair, par paire de cylindres, et de père en fils.

J´ai constaté , dès que les demi-basculeurs ont tiré leur linguet sous ma lampe à quel point l´huile est indispensable en cuisine mécanique.

En déduire qu´il y avait un problème de graissage était à ma portée, comme l´aurait dit mon musicien de beau-frère. En comprendre les arcanes, précédemment exposées, prendrait plus de temps.

Au constat des dépôts dans la petite casserole de l´épurateur, supposant que la préparation culinaire ait aussi pu attacher aux parois de la marmite, j´ai entrepris de rincer soigneusement les diverses conduites d´huile internes, pendant que le vilebrequin partait se faire réassembler bielles et manetons chez "l´Ours" (surnom ultérieurement donné par mon beau-frère à ce vieux rectifieur malaimable mais encore en activité en 1979 à Paris intra muros, rue Raymond Losserand il me semble).

Et je me suis mis en quête d´une grosse seringue pour accomplir, depuis mon fond de cave, le projet de rincage oléo-pneumatique des artères et autre capillaires de Quatrédemie.

Or, à cette époque, j´avais mal aux dents, et pas seulement de sagesse....

... mon dentiste, bientôt questionné entre 2 coups de roulette, avec exposé du projet mécanique, exhuma gentiment pour me la donner une seringue d´un autre temps....

Elle avait dû mettre en catalepsie bien des patients avant même l´injection, à la seule "présentation des fers" (préliminaire psychologique à la "Question ordinaire," requis du temps de la "Sainte Inquisition") ; toute en verrre et chromes dans un boîtier du même métal de la taille de 2 grosses boîtes d'allumettes, elle tenait d'avantage du clystère à lavement que de l´injecteur à Moderna...

Mais pour passer le moteur de Quatrédemie à l'injection, c´était parfait!

Comme disait Molière en latin de cuisine : "clysterium donare, ensuitta saignare, postea purgare"... si ma mémoire est bonne...

bonjour!!!!
hé ben!! ça c'est de la cuisine comme je connais un peu. ayant pratiqué de bonne heure sous la surveillance et conseil de papa!!!
à 17 ans sur une BSA 500 shooting star, en 66 sur BMW 69S,en 70 sur CB 750, et 72 sur 750 FOUR après interruption d'un certain temps reprise en 2001 sur la VFR!!!!
et bien sur un peu sur les voitures mais cela devient beaucoup plus difficile sur les plus récentes, bref!!!
quand tu parle des 450 sur le circuit de charade j'ai connu Fargeix , il roulait pas trop !!!! moi j'étais avec la 69S
continu ta narration de cette cuisine épique!!!!!

... combien vos messages compassionnels résonnent doucement à mes oreilles, affaiblies par l´àge, l´hérédité et les grondements très excessifs des turbulences dans le casque, lorsqu'il était encore possible, sans risquer permis ni grand chose que sa vie, de rallier Limoges depiis Paris plus vite que le Capitole, en CBR900...
une sourde liberté, en somme....

... cette liberté tellement chérie à 18 ans, à laquelle on renonce mollement au fil des années, par sournoise acceptation de l´incrémentation des règlements édictés pour notre bien collectif.

Oh, je tiens pour un progrès d'avoir diminué des 2/3 le nombre des morts sur nos toutes depuis notre jeunesse alors que le total des kilomètres parcourus sur ces routes a bien dû tripler, voire quintupler...

Belle statistique, et les radars y ont sans doute leur part. D´ailleurs j´ai actuellement mes 12 points...

Mais, suivant le commandement de Disraeli, un très lointain prédécesseur de Liz Truss, sous Victoria je cois, je me méfie de la statistique quand elle sert d´onguent à avaler les couleuvres :
" car il est 3 sortes de mensonges, les petits mensonges, les gros, et la statistique..."

Pardonnez moi ces réflexions peut-être moins culinaires que schnoques, tant il est vrai que ce n´etait pas "mieux avant" la pénicilline, le pace-maker et l´anesthésie bucco-dentaire même à la grosse seringue en verrre et chrome, ni même du temps " des motos dangereuses et de l´amour sans risque"... temps qui s´est inversé affirme l´humoriste, ce que confirme le philosophe du café du commerce que je suis ici (que je... suis??)... parce que notre jeunesse vient toujours la première au comptoir.de l´existence.

Mais de passage éclair sur les routes anglaises le lendemain de l´inhumation de la Queen pour aller quérir NC30 au fin fond de la Cornouaille (2.600 kms plus ferry avec remorque derrière MR en 3 jours, ça laisse du temps pour philosopher), je pensais....

Je pense, donc je suis... je suis un énorme tracteur agricole roulant à 100 bon poids sur l´autoroute (!!!) ...
et je suis des camions qui m´ont semblé bien alertes, mais surtout vierges d´autocollants de limitations de vitesse à cliquet et autres angles morts hexagonaux...
et je suis les inscriptions "Slow down now" en pensant (je suis donc je pense, vous suivez?) aux myriades de panneaux qui polluent notre conduite en l´abêtissant (vite, la petite voiture autonome!), les 110, 90, 70 tous les 80 m qui jonchent notre quotidien hexagonal de contrevenants infantilisés ...
mais aussi en songeant aux 2 morts annuels de l´inaltérable ManxTT....
à quel point le goût de la Liberté peut se perdre si on ne le cuisine pas, de temps à autre, par exemple dans nos petites gamelles à plaisir solitaire, ici partagés par le souvenir..

Et que ceux qui ne les connaissent pas aillent ecouter les vidéos d´Eric de Seynes, le boss de Yamaha France, présentant sa collection de motos, et pas que des Yam, lorsqu'il exprime son opinion sur la moto et la Liberté....

Elle est un bien commun, certes, mais sûrement celui des motards en selle (pas d´agneau celle-là, bêèê) ou en souvenir de selle, avec ce qu'il faut de sel narratif pour en faire un bon plat à partager.

... "Liberté, Liberté chérie, combats avec tes défenseurs (bis)"...
Et en musique s´il vous plaît, on n´est pas au stade...
;-)

Un peu paradoxal que cette leçon culinaire, incidente à la quête du Graal NC30 au pays de la légende du roi Arthur, me soit donnée en la contrée qui symbolise aussi la gastronomie déroutante.

Mais ce que je voyais, de Folkestone à Liskeard, autoroute gratuite, souvent défoncée, incroyablement jonchée sur un accotement improbable de débris et de pneus éclatés jamais ramassés, truffée de radars invisibles, me semblait aussi une forme de confiance dans l´intelligence des conducteurs.

Et c´est ce qui m´a rappelé un certain goût de Liberté mécanique comme le souvenir pâlissant d´un plat délicieux, jadis consommé sur nos belles routes de France.

Paradoxe donc que ce cours de cuisine me soit venu du pays qui exhibait la veille au Monde, lors des funérailles de la Queen Elizabeth, son système de privilèges féodaux, où l´on tient de la naissance et non pas de ce que l´on a accompli, le droit d´être désigné, même encore boutonneux, pour défiler solennellement devant le cercueil royal, en grande chasuble damassée d´or aux trois lions de gueule léopardés....

Alors je me suis rappelé que le vrai goût n´est pas contenu dans les seuls mots du livre de recettes de cuisine, il faut pratiquer et se mettre aux fourneaux.
Les mots, fussent-ils ceux de notre hymne révolutionnaire national, ou "les mots d´amour" que chantait si merveilleusement Piaf, ne sont que des mots si on ne les confronte pas à la Chose.

C´est pourquoi j´invite les plus poètes des véeféristes à lire "le mot et la chose", écrit par l´abbé de Lattaignant (un motard en soutane avant l´heure)... au 18ème siècle.
C´est très court et très drôle.... et ça se déguste facilement en 2 clics sur internet.

... et donc, en 1979, je revenais en métro de mon rendez-vous dentaire, le beau boîtier chromé dans la poche de mon caban, contenant la précieuse seringue. Lorsque, au changement en bout de ligne 6 à Nation, mon regard - mais pourquoi donc! - a croisé furtivement celui d´un policier en tenue, presque à l´autre bout du quai.... Et j´ai su aussitôt que les ennuis avaient déjà commencé. il faut admettre que je ressemblais alors à un dangereux activiste libertaire, jugez plutôt....

... je prends la direction opposée pour aller vers Montreuil, et je ne tarde pas à entendre dans mon dos des "pardon!" impérieux, de sorte que, sans même me retourner, je sais que je suis pris en chasse.... décidément le métro ne reussit pas à mes quêtes motardes :

un an auparavant, c´est un jeune a qui j´avais filé "cent balles" qui m´avait remercié en me montrant son poing américain pour que je lui donne la bourse.... j´avais eu à choisir en un éclair ;
- partir à toutes jambes car je courais vite ;
ou
- lui montrer le poing japonais pour Sumo que je portais dans un sac et qui pouvait se mesurer sans difficulté avec le sien en cas de confrontation directe (j´apportais chez le "concessionnaire" Powroll mon vilo de SL dont la bielle était coincée par le manque d´huile consécutif au colmatage du tamis par les fils de coton : cf. mes précédentes explications, pour les distraits) ;

J´ai alors eu la confirmation pragmatique que je courais vite, même lesté de mon vilo et de mon bel argent.

Mais cette fois, pourquoi m´enfuir?
On ne fuit pas les gens qui sont payés par nos impôts pour garder la paix, lors même, paraphrasant Coluche, qu´ils oublieraient parfois de nous la foutre, parce qu´on est motard, ou jeune "aux cheveux looonnngs", comme chantait Johnny, ou doté de toute autre singularité qui vous distingue au premier regard nasique (celui que porte sur vous l´oeil qui se prend pour un nez, après qu´on l´a formé à flairer le bizarre....)....

Par jeu, ayant bonne conscience, je marche d´un bon pas, sourd au premiers "Monsieur", soufflés dans mon dos et dont je sais être la cible. Jusqu'à ce qu´une main policière se pose sur mon épaule....